Par Monika Karbowska

Après notre hommage citoyen à André Dewavrin, dit « le colonel Passy », le 8 mai dernier, la ville de Neuilly a décidé de l’honorer avec une exposition et une place, inaugurée le 14 septembre dernier.
Une première depuis 1945!

Pour moi André Dewavrin est moins le « patron des services secrets » qu’un Résistant, un Français Libre, un combattant pour une France vraiment libre, un homme au parcours passionnant et dont l’importance politique a été injustement gommée de l’Histoire.

Etant donné l’intérêt que lui porte soudainement la mairie de Neuilly, je pense qu’il est utile de préciser quelques éléments d’une trop mystérieuse biographie.
André Dewavrin est né le 9 juin 1911, 50 rue Spontini dans le 16 arrondissement de Paris, tout près de la porte Dauphine. Son père Daniel Dewavrin était issu d’une vieille famille de noblesse de Flandres qui avait rallié la République dès le début du 19 siècle. Le grand père d’André et le père de Daniel fut Omer Dewavrin, maire républicain modéré de Calais, ami de Rodin et commanditaire de la célèbre statue des « bourgeois de Calais »[1].




Statue des « Bourgeois de Calais » de Auguste Rodin commandée par Omer Dewavrin à l’artiste. Cette version se trouve au Victoria Tower Garden derrière le Parlement Britannique. Elle a été acquise en 1911 par le National Collection Fund, l’année de la naissance du petit fils de Omer Dewavrin, le futur Français Libre André. Photo prise le 8 octobre 2022
https://www.royalparks.org.uk/parks/victoria-tower-gardens/things-to-see-and-do/burghers-of-calais
La mère d’André Dewavrin, Hélène Jenny Millet, est la fille de Jules Auguste Millet qui fut maire de Cambrai [2] et possèdait des usines (sucrerie, verrerie et brasserie) à Masnières dans l’Escaut. Le site de Masnières nous apprend que la famille de bourgeoisie locale Millet était connue pour une gestion « paternaliste » des usines et que la commune a souffert de grandes destruction pendant la première guerre mondiale.

André Dewavrin est le frère benjamin de 3 sœurs et d’un frère ainé. Charlotte est son aînée de 10 ans, Gabrielle son ainée de 9 ans, Germaine, son aînée de 7 ans et Pierre a 6 ans de plus. Les sœurs et le frère ainés sont tous nés à Banteux, une petite commune voisine de Masnières dans le Nord.[3]

La famille Millet y vivait certainement pour être au plus près de ses usines. Il n’est pas clair pourquoi Daniel Dewavrin, fils du maire de Calais et Ingénieur Centralien vivait avec sa femme et ses aînés auprès de ses beaux-parents au lieu de mener une vie de grand bourgeois à Calais et de profiter de l’héritage de son père, décédé en 1904, d’autant plus qu’il était le fils ainé de M. le Maire.
En tout cas, en déclarant la naissance de ses filles Germaine et Gabrielle en 1902 et 1904 à la mairie de Banteux, Daniel Dewavrin déclare résider au lieu-dit la « sucrerie » et ses témoins sont toujours « Jules Auguste François Millet » fabricant de sucre et Jean Ringeval, comptable à la sucrerie.


Ce qui est certain aussi est que Daniel Dewavrin décède de maladie en mars 1914 juste avant la guerre et que André Dewavrin est alors orphelin de père à 3 ans. Grandir sans père vous forge un caractère particulier, tout ceux qui ont fait l’expérience du poids de l’absence du père dans une société patriarcale peuvent l’attester.

La veuve et ses 5 enfants s’installent alors probablement au 68 rue Vaugirard, immeuble alors neuf situé tout contre le couvent des Carmes, puis à l’Institut Catholique de Paris, alors en construction et achevé en 1930. C’est un quartier à la fois catholique ou foisonnent des écoles et institutions privées pédagogiques célèbres, telles que justement l’ICP, le collège Stanislas et aussi le fameux internat des frères maristes au 104 rue de Vaugirard d’où tant de politiques, jeunes provinciaux, partiront à la conquête de la France.





Mais c’est aussi un quartier politique avec le Sénat au Palais du Luxemburg et intellectuel avec les librairies, des éditions, les salons littéraires qui sont autant de lieux de rencontres du Paris des années 20 et 30, sans oublier Montparnasse, ses artistes et poètes, théâtres, cabarets, cinémas, bains d’Odessa et les fameux bars, alors véritables lieux de tentations pour jeunes gens, comme la Coupole, le Sélect, le Dôme et la Rotonde.
Le journaliste Robert de Saint Jean a magnifiquement décrit dans son livre souvenirs « Le Passé pas mort » la formation intellectuelle et sociale d’un jeune bourgeois de l’époque dans ces quartiers même. Robert de Saint Jean fut un Français Libre de New York, le frère d’un autre Français Libre éminent, Claude Bouchinet-Serreulles, proche collaborateur du Général de Gaulle à Londres et collègue de Passy.

Rien n’a été publié sur la jeunesse du futur Français Libre André Dewavrin, ni de sa formation intellectuelle et sociale, car lui -même n’a jamais rien voulu dire à ce sujet. Tout juste rencontre-t-on la figure d’Elvire Choureau qu’il mentionne dans ses mémoires de guerre comme une ayant été une « grande amie » conseillère en livres. Etant donné la différence de générations, on peut en déduire qu’Elvire Choureau fut plus une figure protectrice de l’enfant puis du jeune homme. Elvire Choureau est alors propriétaire de la librairie-éditions « L’Artisan du livre » au 22 rue Guyenemer, juste en face du jardin du Luxembourg. Elle devient directrice de la Chambre Syndicale des Libraires de France en 1933 et sa librairie est une sorte de salon fréquenté par des écrivains et poètes comme Colette, Paul Valéry et Georges Duhamel.


On n’est pas exactement dans l’austérité de la bourgeoisie nordique ni dans les milieux réactionnaires des « cagoulards » que ses détracteurs ont tant imputé à Passy.


Il n’est pas très clair quel type d’école primaire André Dewavrin a fréquenté. Son unique biographe Guy Perrier parle de « l’école des frères de la doctrine chrétienne » patronnée par Henri de Gaulle, le père du futur général de Gaulle. Les écoles de Jean Baptiste de la Salle sont les continuateurs de l’enseignement des jésuites très populaires dans les milieux catholiques du début du 20ème siècle suite à la canonisation de celui-ci. Malgré la sécularisation obligatoire de leurs établissements scolaires avec la suppression légale de l’ordre en 1904, ces écoles devaient être très répandues et notamment dans un quartier comme celui-ci[4].
Par contre, il est établi qu’André Dewavrin a fréquenté l’Institut Bossuet de la sixième jusqu’aux classes préparatoires, rue Gunemyer, donc à quelques centaines de mètres à peine de l’appartement maternel. C’est un autre haut lieu de l’enseignement catholique de ce quartier historique de Paris.[5]

Par la suite il aurait suivi les cours de Mathématiques supérieures au célèbre collège catholique Stanislas [6] puis de Mathématiques Spéciales au non moins célèbre, mais public, lycée Louis le Grand. Tout cela en vu de préparer le concours à l’école Polytechnique ou il entre en 1932, à 21 ans donc.


André Dewavrin n’a guère été prolixe sur ces années de Polytechnique. Il n’a pas l’air d’avoir été outre mesure attaché à l’esprit de corps propre à cette institution élitiste pilier de la structure étatique française[7]. Son biographe rapporte juste une anecdote significative : lorsqu’après la guerre le ministre des finances et de la reconstruction lui propose de prendre la direction de la célèbre X, il aurait répondu que dans « son programme il a prévu de la supprimer » ! [8]

A l’époque comme aujourd’hui, l’élève de l’école avait un statut militaire et suivait un cursus général de deux ans suivi d’une spécialisation d’ingénieur également de deux ans. André Dewavrin entre alors à l’Ecole d’application du génie de Versailles et en sort en 1936 ingénieur en génie militaire.
Il est curieux mais significatif qu’il n’ait jamais voulu publier une photo de lui dans le célèbre uniforme de polytechnicien.

https://www.neuillysurseine.fr/actualites/figures-neuilleennes-de-la-resistance-et-du-renseignement

Le 13 juillet 1933 André Dewavrin se marie à 22 ans avec Jeanne Marie Gascheau, d’un an son aînée. Il est alors élève à Polytechnique et doit visiblement, selon son acte de mariage, demander l’autorisation de se marier à ses supérieurs hiérarchiques. Il habite alors officiellement chez sa mère au 68 rue Vaugirard mais se marie dans la mairie du 16ème, la mairie de résidence de son épouse. Celle-ci est orpheline de mère et habite au 47 avenue Kléber chez son père Alphonse Gascheau. Celui-ci serait médecin, mais sa profession n’est pas indiquée sur l’acte de mariage. Curieusement, les seuls témoins du mariage sont Alphonse, le père de la mariée et Marcel Gascheau, l’oncle de la mariée.

Avec sa grande famille de notable du nord, ses 3 sœurs et son frère, tous ses ainés, le jeune André n’a pas trouvé de témoin pour sa propre cérémonie, ce qui semble étrange et triste.
Ses sœurs par ailleurs sont toutes mariées depuis presque dix ans. Sa sœur ainée Charlotte est mariée en 1922 à Maurice Maillard et divorcée en 1934, puis remariée en 1935 avec Jacques Mourier. Sa sœur Germaine s’est mariée à 19 ans avec en 1925 avec Jacques Godard et sa sœur Gabrielle à 25 ans avec Charles Pierre Godard en 1927.



Fait curieux, les deux époux des deux sœurs sont des frères jumeaux, nés le 20 septembre 1900. Un site de généalogie mentionne 3 filles et deux fils qui seraient nés de cette union[9]. Il est impossible de trouver rapidement leur nom.

Par contre, ce qui est certain est que Passy mentionne dans ses mémoires son beau-frère « Pierre Godard » comme travaillant comme ingénieur dans la chimie. Il lui rend visite lors de sa mission avec Pierre Brossolette « Arquebuse Brumaire » en mars-avril 1943 et son beau-frère accepte de livrer des informations sur l’industrie chimique à la France Libre afin de permettre des bombardements alliés pour saboter la machine de guerre nazi. Les études de l’historienne Annie Lacroix-Riz ont démontré que le secteur de la chimie était l’un de ceux qui avait le plus collaboré avec l’occupant, la décision de Pierre Godard de travailler pour le BCRA n’en est que plus digne de respect.

Le frère ainé d’André, Pierre Dewavrin est marié depuis 2 ans avec Suzanne Berrurier, de 10 ans son ainée. Il est également polytechnicien, promotion 1926, officier de carrière dans l’artillerie coloniale. Il meurt accidentellement au Congo en 1955. On ignore son comportement pendant la guerre et tout de ses relations avec son illustre cadet.

Quoi qu’il en soit, il est étonnant qu’avec une fratrie aussi importante, et certainement de nombreux neveux et nièces, personne ne soit venu un 13 juillet 1933 servir de témoin au mariage du petit frère…
Sur la famille de la mariée, les sources et les auteurs ne concordent pas. Tout juste peut-on apprendre par la notice biographique de la Société Académique du Touquet Paris Plage que Jeanne, fille d’Alphonse Paul Gascheau a deux sœurs, Marguerite et Yvonne et qu’à l’âge de 10 ans, en 1921 elle réside au Touquet. Alphonse Gascheau est médecin, interne des hôpitaux de Paris et lorsque sa fille Jeanne se marie, sa mère Marie Caroline Leroux n’est plus de ce monde.

Il est curieux de constater qu’un des membre de la Société du Touquet Paris Plage est André Boutiller[10], également polytechnicien, membre de la société dite « X Crise », sorte de think thank de technocrate attaché à un « renouveau de l’économie française », dont certains membres seront des pétainistes éminents[11].
Les accusations dont Passy fut victime, d’entretenir des relations avec la Cagoule et la Synarchie, viennent elles aussi des relations de son beau-père ? Je n’ai pas trouvé d’informations sur Marcel Gascheau, le deuxième témoin du mariage de Passy, présenté sur l’acte de mariage comme « industriel ». [12]
Marié à 22 ans encore élève, diplômé en 1936 et affecté pour deux ans comme commandant adjoint de la compagnie d’électromécaniciens du 4 régiment de Génie, le lieutenant Dewavrin est encaserné à Grenoble. Puis en 1938 il obtient un poste de professeur adjoint de fortification à Saint Cyr. A son biographe Guy Perrier il a affirmé que les Saint Cyriens méprisaient royalement cette spécialité. Il aussi laissé entendre qu’il habitait dans les locaux même de l’Ecole.
Les sources ne sont pas claires concernant le nombre d’enfants qu’aurait le couple Jeanne Gascheau – André Dewavrin : certaines sources en mentionnent deux, d’autres, un. Etant donné qu’André Dewavrin tout comme Jeanne Gascheau, sont restés publiquement tout à fait silencieux à ce sujet, seule l’étude d’actes de naissances authentiques pourra résoudre l’énigme.

Ce qui est plus sûr est qu’il est mobilisé en septembre 1939 et dirige la compagnie d’électromécaniciens de la 9ème armée au Quartier Général de Meaux pendant la « drôle de guerre ». Il s’embarque avec le Corps Expéditionnaire pour la Norvège à Narwick pour combattre les nazis. Il y subit la défaite et le retrait des forces alliés qui abandonnent les Norvégiens aux Allemands.
Embarqué le 7 juin de Norvège sous les ordres du général Béthouard, il arrive à Brest le 17 juin et rembarque aussitôt devant l’avancée des troupes allemandes avec le cargo « Meknes ». Celui-ci arrive en Angleterre. Le capitaine Dewavrin entend parler de l’Appel du 18 juin dans le camp de Trentham Park. Il part à Londres et rejoint la France Libre. Il rencontre le général de Gaulle qui lui fixe comme tâche d’organiser le 2 et 3ème bureau », les services secrets. Il a alors à peine 29 ans.
C’est ainsi qu’André Dewavrin commence son récit sur son aventure avec la France Libre, le premier tome de ses mémoires « 2ème Bureau à Londres », publié en 1947. Le deuxième tome « Duke Street, le BCRA » est publié en 1948 et le troisième tome « Missions Secrètes en France de novembre 1942 à juin 1943» en 1951. Le quatrième tome, annoncé dans le 3ème tome sous le titre « le Dessous des Cartes » a été probablement écrit mais jamais publié. Il devait relater les années de juillet 1943 à jusqu’à la libération et un cinquième tome devait s’intituler « l’affaire Passy » ou « La DGER ».

Les souvenirs du Colonel Passy sont un récit passionnant, unique en son genre, qu’il ne s’agit pas de résumer ici, mais que chacun devrait lire pour s’en faire une idée lui-même.

Le nouvel immeuble au 10 Duke Street aujourd’hui.
Il n’est pas très clair cependant si les deux derniers tomes, « Les dessous des cartes, la DGER, l’affaire Passy » ont été écrits ou pas, il y a contradiction entre ce que lui-même indique dans le premier et le troisième tome de ses mémoires et les affirmations d’historiens comme Sébastien Albertelli et Jean Louis Crémieux Brilhac. Le premier a effectué une thèse de doctorat à l’Ecole des Sciences Politiques de Paris en 2006 sur l’histoire du BCRA, le deuxième est Français Libre et préfacier de la réédition des Mémoires de Passy en 2000, aux éditions Odile Jacob.
Ce qui est sûr est que M. Albertelli a eu accès au « Journal Manuscrit », journal personnel du colonel Passy qu’il cite dans son ouvrage[13] et à deux autres documents privés manuscrits : le « souvenir d’un soir », de 1944 et au « Souvenirs personnels de novembre 1945 à mars 1946 », ceci après le décès du Colonel Passy[14].
Un des carnets personnels manuscrits est ainsi montré par M. Albertelli dans le cadre de son émouvante exposition sur le BCRA au Musée de l’Ordre de la Libération.[15]


Pierre Brossolette, Maurice Duclos, André Dewavrin et Pierre Fourcaud décorés par le Général de Gaulle de l’Ordre de la Libération
Concernant l’épouse d’André Dewavrin, elle est restée à l’état de fantôme dans les témoignages, récits, documents sur la France Libre et la Résistance. Seule la date de divorce du couple est certaine : le 9 janvier 1946, mentionnée aussi bien sur l’acte de naissance d’André Dewavrin, sur son acte de mariage et sur l’acte de naissance de Jeanne Marie Gascheau.
André Dewavrin se remariera avec Pâquerette France Alphonsine Guinoiseau le 29 mars 1946. Actrice connu sous le nom de Pascale Féline, car veuve du compositeur Jean Féline, c’est probablement elle qui est enterrée avec le colonel Passy au cimetière ancien de Neuilly sur Seine sous le nom de « Pascale Dewavrin Passy »[16].

Après un dur apprentissage du métier auprès de chefs de l’IS et du SOE anglais, et après quelques réussites et certains échecs, le commandant puis colonel « Passy » crée le BCRA, Bureau Central de Renseignement et d’Action, institution à la croisée du service de renseignements sur son propre pays et d’outil de liaison avec la Résistance en France, et en tant que tel outil politique.
La relation amicale de Passy avec Pierre Brossolette, journaliste et homme politique socialiste, « visionnaire de la Résistance » et son adjoint de mai 1942 jusqu’à sa mort héroïque en mars 1944, a été déterminante pour l’action politique du BCRA.


La lecture des mémoires de Passy et des livres de Guy Perrier, de Sébastien Albertelli, de Guillaume Piketty (biographe de Pierre Brossolette) montre une construction patiente et minutieuse, malgré les terribles difficultés, d’une structure clandestine reliée aux mouvements et organisations de Résistance dont l’objectif est la libération du territoire français lors du débarquement anglo-saxon. Il s’agit de faire de la Résistance et de l’Armée secrète un véritable Etat clandestin qui prendra les rênes du pays pour empêcher le trop fameux AMGOT.


Malheureusement, la suite des événements fut moins heureuse pour le colonel Passy. La mort héroïque de Pierre Brossolette fut un coup terrible pour lui. En novembre 1943 la création du Comité Français de Libération Nationale dans le cadre de la lutte contre les giraudistes amena à la nomination par de Gaulle d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie comme commissaire à l’Intérieur et à la réorganisation des services spéciaux : le BCRA et les services giraudistes dirigés par le colonel Paillole devaient fusionner en une Direction Générale des Services Spéciaux sous la direction de Jacques Soustelle.

Dans cette transformation Passy conservait la direction opérationnelle comme Directeur Technique du BCRA Alger et BRAL Londres. Mais ses relations avec Emmanuel d’Astier ont toujours été mauvaises et ont empiré au fil des problématiques et des difficultés. Au-delà de la question politique (les services secrets doivent -ils être subordonnés au pouvoir militaire ou au pouvoir civil au ministère de l’Intérieur ? Ou dépendre directement du chef du gouvernement ?), comme d’habitude dans la Résistance, il y avait les problèmes personnels : Emmanuel d’Astier s’est opposé à une mission de Passy en France pour organiser l’évasion de son ami Pierre Brossolette. La mort tragique de Brossolette envenima le conflit et fin mars 1944 de Gaulle déplaça Passy à l’état-major du Général Koenig.

Le colonel Passy à l’état-major du général Koenig. Photo publiée dans le livre de Guy Perrier « Le colonel Passy et les services secrets de la France Libre ».
C’est dans ce cadre que le colonel Passy participe au Débarquement. Le 5 août 1944 il est parachuté dans le Sud de la Bretagne pour organiser la jonction des troupes alliés et des FFI et participe à la libération de la région de Guingamp et Paimpol. De Gaulle le rappelle alors en octobre 1944 à nouveau aux services secrets, à la nouvelle DGER (Direction Générale des Etudes et de Recherche) ou il est chargé de solder la guerre et de créer les services de renseignements pour la 4ème République.

https://francearchives.fr/fr/pages_histoire/39755
En a-t-il réellement eu le temps ? Le 28 décembre 1945 parait le décret organisant le Service de Documentation Extérieur et de Contre-Espionnage SDECE dont la mission est de « rechercher à l’étranger tous les renseignements et toute la documentation susceptibles d’informer le gouvernement ». Cette SDECE est censée dépendre d’un Comité Interministériel de Documentation subordonné directement au chef de gouvernement, mais Passy n’a pas le temps de prendre la responsabilité de ce poste que déjà le 19 janvier 1946 le Général de Gaulle quitte le gouvernement définitivement.
Passy démissionne alors comme d’autres compagnons du Général qui ne voulaient pas travailler avec les hommes issus de la nouvelle configuration politique de la 4ème République.
C’est alors qu’en mai 1946 débute « l’affaire Passy », une cabale politico-judiciaire menée par des politiques socialistes probablement secondés par des personnages qui avaient un intérêt autant personnel que politique pour détruire celui qui avait été leur supérieur hiérarchique, leur chef et aussi, tragiquement, leur compagnon de lutte pour la Libération.
Il n’y a pas beaucoup d’informations sur ce qui semble avoir été un des scandales de l’après-guerre aussi important que le procès bâclé de la Cagoule en 1948[17] ou la trop faible épuration des collaborateurs pétainistes. Pour des citoyens qui ne sont pas historiens et pas spécialistes de la période et de la politique des services secrets, cette « affaire » est même difficilement concevable et compréhensible.
Comment un homme qui fut si puissant, un héros de guerre, ayant autant contribué à la Victoire sur le nazisme, à la Libération de la France, a-t-il pu être traité ainsi de la part de ses propres compagnons de lutte ? Comment peut-on être précipité du faîte de la gloire dans le précipice du Tartare du déshonneur dans une République qui venait de voter sa Constitution, signer la Déclaration Universelle des Droits Humains et la Charte des Nations Unies, créer une Sécurité Sociale, une République qui devait être un modèle de respect des Droits de l’Homme et de l’Etat de Droit ?

Presque 80 ans après, le citoyen français actuel garde une image idéalisée, transmise par la mémoire officielle, de la reconstruction de la République après l’occupation nazie et la collaboration pétainiste (quand il n’est pas totalement ignorant de la question, ce qui arrive de plus en plus hélas). C’est là que « l’affaire Passy » heurte l’image idéalisée de la République des Résistants.
Pourtant lorsque le citoyen y regarde de plus près, il retrouve dans l’affaire Passy des éléments connus qui lui rappelle… la société simili-mafieuse dans laquelle il vit aujourd’hui.
Emprisonnement arbitraire, fausses accusations, pas de procès et donc pas de droit à la défense, campagne médiatique de dénigrement, enfermement en psychiatrie, maladie étrange pouvant mener à la mort… Ce que André Dewavrin a vécu de mai 1946 à fin 1947 ou 1948 (les sources divergent sur la fin de l’Affaire) n’est pas sans rappeler certains scandales dont nous sommes coutumiers à notre époque triste et troublée, notamment l’affaire Julian Assange.
http://monika-karbowska-liberte-pour-julian-assange.ovh/
https://www.wjja-wikijustice-julian-assange.fr/wjja-rapports
Il est fort dommage que André Dewavrin n’aie jamais pu (osé ?) publier son récit de la violence politique et judiciaire dont il fut victime, les fameux tomes 4 et 5 de ses Mémoires.
« L’affaire Passy » a ainsi été enterrée dans l’oubli et a été recouverte par l’Histoire, elle a disparu même des livres d’histoire sur la France contemporaine qu’on fait lire aux étudiants de faculté. Pourtant il est important de l’analyser pour comprendre comment finalement les services secrets français se sont constitués sans et CONTRE leur fondateur. Il s’agit aussi de comprendre comment un homme tel que le colonel Passy a pu être écarté non seulement du pouvoir, mais de la politique, du service à l’Etat et même de la mémoire historique.
André Dewavrin a livré, par contre, son témoignage au journaliste Georges Marc Benamou en 1998. Celui -ci l’a publié dans son livre « C’était un temps déraisonnable. Les premiers résistants racontent » en 1999. La relation du colonel Passy avec le journaliste mitterrandien manque de chaleur et de camaraderie, mais visiblement il tenait à dire les faits alors qu’il avait 87 ans.

A la fin de sa vie, le colonel Passy ne faisait pas toujours confiance aux historiens. Malgré le fait qu’une partie des archives du BCRA ait été versée aux Archives Nationales, Passy avait confié une autre partie à Daniel Cordier qui fut son directeur de cabinet dans les années 1944-45. Selon deux auteurs indépendants, Laurent Douzou et Pascal Convert, Daniel Cordier aurait gardé ces archives chez lui.[18] Dans les années 80 et 90 André Dewavrin ne donnait que parcimonieusement quelques entretiens à des journalistes triés sur le volet et bien choisis.


En 1995, après la mort de son épouse, il a chargé Guy Perrier, Résistant et soldat des Forces Française Combattantes plus jeune que lui, et historien amateur, d’écrire une biographie de Pierre Brossolette. Ce livre parut en 1997, au moment des publications du monumental travail de Daniel Cordier sur Jean Moulin. A cette époque, malgré les débats autour de la Résistance et de la collaboration, des prétendus « 40 millions de pétainistes », sur Vichy et sur la culpabilité de Barbie, Papon, Bousquet et même Mitterrand, les jeunes générations n’avaient qu’une connaissance floue de l’importance d’une personnalité telle que Pierre Brossolette. La recherche historique s’attachait d’ailleurs à pister les espions du KBG dans le PCF et les FTP plutôt que d’analyser l’action de la France Libre et de la Résistance non communiste. Dans ces années-là le gaullisme n’était pas non plus à la mode.
Dès 1996 Guy Perrier entreprit un livre sur le BCRA alors même que Passy lui défendit d’écrire sa biographie. Selon l’auteur, l’ouvrage était bien avancé mais Passy n’a pas pu finir de corriger la dernière partie du manuscrit alors qu’il est décédé « brutalement » le 20 décembre 1998. Ce fut quelques mois à peine après avoir reçu pour un dernier entretien avec Georges Marc Benamou pour l’ouvrage « C’était un temps déraisonnable, les premiers résistants racontent »[19].
D’une certaine façon ce dernier entretien peut être vu comme une sorte de testament. Et il n’est pas très joli pour la République.
En effet, on y apprend que le colonel Passy fut condamné sans jugement à 60 jours de forteresse par le nouveau chef de gouvernement le socialiste Felix Gouin au moment ou une campagne médiatique le désigne à la vindicte publique comme ayant détourné la somme d’un milliard de francs.
Une enquête des nouveaux maitres de la SDECE est mise en place mais Passy réclame un véritable tribunal et un véritable jugement. Mis au secret, (on dirait aujourd’hui qu’il est enfermé dans une « dark place », une prison secrète…) il est victime d’une maladie mystérieuse avec des chutes de tension le menant à la lisière de la mort. On peut imaginer à quel point ce genre de situation est étrange, concernant un homme de 35 ans dans la force de l’âge, endurant et aguerri, un combattant de la guerre. Lui – même déclare dans son témoignage avoir été très probablement empoisonné. Finalement il est enfermé en psychiatrie au Val de Grâce, puis à Saint Cloud, soigné par un médecin résistant après une intervention de ses proches auprès des ministres. Il ne sort de la maladie que lorsqu’il devient inoffensif pour le nouveau pouvoir.
Quasiment aucun Résistant ne le soutient, même lorsque l’affaire se dégonfle et l’usage des « caisses noires » des services secret est expliquée publiquement. Certes, les caisses noires des services secrets ont toujours existé et il est normal de remettre en cause leur légitimité dans un Etat de droit. Mais l’ampleur des accusations fait sourire le citoyen d’aujourd’hui, qui garde en mémoire toutes les avanies et les coups bas dont les services secrets français se rendront coupables une fois le Colonel Passy et son BCRA liquidés – usage de mercenaires, assassinats de leader d’opposition dans les ex colonies, manipulations, mensonges et intoxications, interventions armées dans toutes sortes de pays que le régime veut garder soumis…
Bref, tout ce dont nous avons hélas l’habitude aujourd’hui depuis 40-50 ans de la part de la « junte profondément anti-française », telle que le premier ministre du Mali l’a dénoncée le 26 septembre dernier à la tribune des Nations Unies.
Nous citoyens français nous sommes aussi victimes des manipulations des polices secrètes du système au pouvoir dans notre pays, à commencer par le fichage et la surveillance constante de nos vies, l’infiltration et la destruction de nos associations, partis politiques, mouvements d’opposition, et enfin par la main-mise de milices occultes sur la police officielle comme l’ont démontré l’affaire Benalla, la dicature covidienne, la répression du mouvement populaire des Gilets Jaunes. La police française et les services secrets français ont-ils dérapé depuis l’arrivée au pouvoir de Sarkozy, Hollande, Macron, ou plutôt le ver n’était -il pas déjà dans le fruit, au moins depuis mai 1946 ?
Officiellement, le colonel Passy meurtri par la trahison de ses anciens camarades de combat a quitté le service public pour faire une carrière dans des multinationales françaises et américaines. Cependant, c’est dans les années 1946-50 qu’il rédige à chaud ses Mémoires de guerre, ce qui est exceptionnel pour un responsable de services secrets. Dans ce cadre il rencontre fréquemment le général de Gaulle.
Dans un entretien donné dans les années 1980 à l’équipe de Rémi Kauffer, Roger Faligot et Jean Guisnel pour leur livre sur l’histoire politique des services secrets français[20], il déclare avoir revu de Gaulle pendant des années chaque mois. Cela ressemble moins à une mise à la retraite politique qu’à une discrète collaboration. D’ailleurs, de Gaulle appelle dans son RPF, puis au moment de sa prise de pouvoir pour la 5ème République, ceux qu’il considère comme les plus efficaces et les plus fidèles des compagnons. Lazare Rachline, également ancien responsable du BCRA, par exemple, est appelé à un poste de ministre et occupe des fonctions de diplomate personnel et de conseiller[21]. De nombreux autres compagnons des générations plus jeunes prêtent leurs concours à la construction de la 5ème République et des réseaux de pouvoir gaullistes.

L’exposition « Figures Neuilléennes de la Résistance et du renseignement 1940-1944″ à Neuilly sur Seine publie actuellement quelques photos inédites du colonel Passy mais les informations sur son action après la guerre restent brèves. Il apparait comme ayant été conseiller municipal de la ville de 1959 à 1977 mais aucun document ni aucune photo ne sont publiées sur son action politique dans la majorité d’Achille Peretti, célèbre maire de Neuilly sur Seine de 1947 à 1983. L’exposition publie aussi une photo du colonel Passy dans le cadre du « Cercle 22″, un think thank constitué dans les années 60 autour de Achille Peretti avec Pierre Mesmer, François Jacob et Bernard Dupérier, Edith Gorce-Franklin mais la photo date de 1993, bien après le décès du député-maire de Neuilly. Aucune autre information notable sur sa vie publique après la guerre n’est publiée ni dans l’exposition ni ailleurs.
C’est fort dommage, car Achille Peretti, issus du 2ème Bureau du colonel Paillole, tout comme Roger Wybot, son collègue, et ayant rejoint le BCRA du colonel Passy en 1941 pour Wybot et en 1942 pour Peretti, ont profondément marqué notre société en tant que créateurs de la DST et de son réseau de surveillance du territoire. En effet à la Libération Wybot devient le patron de la nouvelle institution et Peretti, fort de son réseau Ajax de 1189 policiers ayant travaillé pour la France Combattante, son adjoint. Que ses anciens agents aient occupés des postes aussi importants dans la structure de la 4ème République n’a pas aidé André Dewavrin lorsqu’éclate la machination de « l’affaire Passy » qui l’a contraint à passer le reste de sa vie à l’ombre.


https://www.babelio.com/livres/Bernert-Roger-wybot-et-la-bataille-pour-la-dst/129089

A la fin de sa vie, dans les années 1990 André Dewavrin et son épouse n’habitent d’ailleurs pas à Neuilly sur Seine mais au 7 avenue de Lamballe, dans le 16ème arrondissement de Paris. Ce que par erreur Georges-Marc Bénamou qualifie de « maison de retraite au luxe américain » est en réalité un complexe d’appartements de fonction au standard de HLM amélioré faisant partie du 104 avenue Kennedy, c’est à dire du complexe de Radio France. Radio France fut construit dans les années 1950-60 comme le siège de l’ORTF et à ce titre un important lieu de pouvoir. La rumeur parisienne raconte ainsi que l’immense complexe comporte d’un abri anti-atomique dans ses très vastes souterrains!
https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_de_la_Radio_et_de_la_Musique


Le 7 Avenue de Lamballe. Sur la première photo, c’est le premier bâtiment de Radio France au premier plan.

Logements du 7 avenue Lamballe

Jardin donnant sur les studios et bureaux de Radio France du 104 avenue Kennedy, une fois traversées les caméras et la sécurité

Le 7 Avenue de Lamballe se trouve à l’arrière des bureaux de Radio France au 104 avenue Kennedy et jouxte actuellement les studios de France Bleu. Effectivement, toutes les sorties et entrées du vaste bâtiment sont bien gardés par des caméras comme il se doit dans un immeuble public potentiellement sensible. S’il n’y a plus ni restaurant ni infirmerie il y a toujours un important service de sécurité. L’ensemble n’a rien d’un luxe tapageur.

France Bleu

Studios et bureaux du 104, le devant du bâtiment face à la Seine

Partie appartements du 104, sévèrement gardée par des caméras

Plan du quartier qui montre bien que les appartements du 7 avenue de la princesse Lamballe et les bureaux du 104 avenue Kennedy font partie du même complexe de Radio France.
C’est ici que Pâquerette Guinoiseau décède le 27 juin 1995 et le colonel Passy déclare le décès de sa compagne le lendemain à la mairie du 16ème arrondissement. Lui-même partira le 20 décembre 1998 mais son décès ne sera pas déclaré par ses ou son enfant mais par un propriétaire d’entreprise de pompes funèbres, Hubert Pautrat, hélas connu pour être un escroc condamné.


Je regrette infiniment, encore plus maintenant que je connais ces pénibles détails, que mes professeurs Robert Frank et Elisabeth Duréau n’aient pas guidé la jeune doctorante en histoire que j’étais dans les années 1990 pour que je me dépêche de retrouver et d’interroger les derniers Héros qui partaient doucement et sans bruit médiatique.



Sur la liste des entretiens que je devais mener pour mon doctorat figurait en premier Etienne Burin des Roziers, aide de camp du Général de Gaulle en 1943-44 et ambassadeur de France à Varsovie en 1958-60.
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Burin_des_Roziers

Si j’avais osé me lancer dans ces entretiens, bien que j’étais mal préparée et intimidée, je serais certainement parvenue à rencontrer des Français Libres comme Claude Bouchinet Serreulles, André Dewavrin et tous les autres Français Libres et Résistants dont je découvre seulement les écrits de leur magnifique et terrible épopée.
Mais je n’avais pas osé, à l’époque, en 1995-1998, croyant devoir avoir besoin de l’adoubement de l’institution universitaire pour me lancer dans l’aventure de la recherche de la Vérité. Mais l’institution universitaire m’a menti, m’a épuisée et m’a relégué dans les oubliettes du monde des sans -papiers. Je n’ai pas osé et je n’ai pas rencontré les Français Libres pendant qu’ils étaient encore là.


Dans une postface émouvante d’un livre du colonel Rémy datant de 1980 Passy se plaignait déjà d’être isolé et de ne voir qu’un « cercle de gens limité ». Les années 1990 ont dû pour lui être aussi difficiles dans la fin que pour moi elles le furent dans les débuts de ma vie.


Curieux et tristes destins.

Août 1997. J’ai 26 ans, je suis au bord du lac Erie aux Etats Unis. Je réfléchis à émigrer à nouveau, quitter la France ou le terrible système m’a vaincue. Je viens de comprendre, sinon admettre, que jamais personne ne financera une thèse sur le gaullisme, ni sur la Pologne Populaire, et encore moins sur les deux ensemble. Le système ne nous laissera pas construire une Europe des Nations viable. Ma carrière est brisée, je me retrouve sans -papiers.
Mais finalement je suis restée, par fidélité à la France, sans doute. Depuis, la lutte est âpre. Quelques batailles gagnées, une qui compte, celle du 29 mai 2005.
https://sisyphe.org/spip.php?article1728
Pour moi, la guerre n’a jamais cessé.
Aujourd’hui, ce que je retiens de la vie d’André Dewavrin est sa capacité de révolte, malgré ses origines de classe, face au naufrage de la France en 1940, son talent d’organisation pour créer une structure efficace à partir de rien. Je retiens un homme fidèle en amitié, un émotionnel oui, avec le positif et le négatif d’une telle personnalité. Je retiens l’émotion que j’ai ressentis lorsque j’ai vu pour la première fois sa sépulture au cimetière ancien de Neuilly sur Seine.
Le premier nom qui figure sur le tombeau est celui de Thierry Dewavrin – Passy, né le 20 avril 1947, qui « a décidé de mourir le 2 novembre 1981 ». Cette inscription montre qu’à 33 ans le fils unique de Passy et de son épouse Pascale s’est suicidé. Cette souffrance d’un père est certainement la pire des épreuves. Je me sens indiscrète face à cette souffrance et je m’incline devant elle.




Aujourd’hui heureusement, des citoyens engagés fleurissent la tombe du Colonel Passy et de sa famille. Il ne sera pas oublié.

[1] Omer Dewavrin, l’homme sans lequel « Les Bourgeois de Calais » n’existeraient pas (la-croix.com)
[2] Histoire de la commune – Masnières (masnieres.fr)
[3] Banteux – Site officiel de la commune (villedebanteux.fr)
[4] Frères des écoles chrétiennes — Wikipédia (wikipedia.org)
[5] L’historique de l’Institut Bossuet
[6] Collège Stanislas (Paris) — Wikipédia (wikipedia.org)
[7] École polytechnique, école d’ingénieur
[8] Guy Perrier « le Colonel Passy et les services secrets de la France libre », page 265, Editions littératures Hachette, Paris 1999.
[9] Gabrielle Françoise Hélène Marie Béatrice DEWAVRIN : généalogie par Lionel LE TALLEC (zlc061) – Geneanet
[10] Notes biographiques de la Société académique du Touquet-Paris-Plage — Wikipédia (wikipedia.org)
[11] x crise la vraie histoire de l’ APPEL du 18 JUIN – le blog labrousse.erick par : ERICK (over-blog.com)
[12] Jeanne Marie Gascheau épouse Dewavrin dit Passy – Les Français Libres (francaislibres.net)
[13] Sébastien Albertelli « Les services secrets du général de Gaulle, le BCRA 1940-1944 », Editions Perrin 2009.

[14] Il existe aussi des « notes préparatoires pour l’écriture du 4ème volume des Mémoires du colonel Passy », citées par Daniel Cordier dans « Jean Moulin, la République des Catacombes tome II », Folio histoire Gallimard 1999, page 1757, note 28.



[16] Jean Féline — Wikipédia (wikipedia.org)
[17] Cagoule (Osarn) — Wikipédia (wikipedia.org)
[18] Laurent Douzou, « Le moment Cordier, comment écrire l’histoire de la Résistance ? », CNRS Editions, 2022
Pascal Convert « Daniel Cordier, son secrétariat, ses radios, essai critique sur ‘Alias Caracalla’ », 2022, éditions à compte d’auteur sur www.librinova.com
[19] https://www.cultura.com/p-c-etait-un-temps-deraisonnable-les-premiers-resistants-racontent-9782221139844.html
[20] https://www.cairn.info/histoire-politique-des-services-secrets-francais–9782707177711.htm
[21] Voir le livre de François Rachline son fils « Lazare Racheline, les silences d’un Résistant », Albin Michel, 2015


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